Climat (indicateurs)

Les impacts de ces changements sont déjà visibles dans le pays et le canton de Fribourg : recul des glaciers, augmentation de la température des lacs et cours d’eau, modification du développement saisonnier des plantes ou encore augmentation du nombre de décès lors des vagues de chaleur.

Au niveau cantonal, le Conseil d’Etat a fait du climat une des priorités de son agenda. Il a défini deux principaux objectifs sur lesquels baser sa politique climatique :

assurer les capacités d’adaptation du territoire aux changements climatiques ;
sortir de la dépendance aux énergies fossiles et réduire les émissions de GES de 50 % d’ici à 2030. À l’horizon 2050, le canton de Fribourg veut contribuer à l’objectif zéro émission nette (les émissions de GES résiduelles ne devront pas dépasser ce que les réservoirs, ou puits de carbone, sont capables d’absorber.

Ces principes ont été intégrés à la première loi cantonale sur le climat (RSF 815.1, LClim).

Bilan des gaz à effet de serre

Un bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) du canton de Fribourg a été établi pour la première fois à l’occasion de l’élaboration du Plan Climat cantonal 2021-2026 (PCC). Daté de 2018 (sur la base des données de 2017), ce bilan sera mis à jour tous les cinq ans conformément à l’art. 11 al.1 de la LClim. Cela permettra de suivre l’évolution des émissions. Le graphique ci-dessous montre la répartition des émissions directes (territoriales) et indirectes (extraterritoriales) de GES en 2017 pour le canton de Fribourg.

Diagnostic

Les émissions de GES sont réparties de la manière suivante :

émissions directes = 39,7 %
émissions indirectes = 60,3 %

L’analyse détaillée est présentée au chapitre 2 du PCC.

Bilan des gaz à effet de serre 2017

CO2, émissions directes et indirectes © Etat de Fribourg - Staat Freiburg

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Données climatiques

Les indicateurs climatiques relatifs à la température et aux précipitations visent à montrer l’évolution des températures (chaleur et fraîcheur) mesurées dans le canton de Fribourg. Pour ce faire, les données d’une station météorologique de référence pour le canton sont utilisées. Cette dernière se situe sur le site de Fribourg / Grangeneuve du réseau de mesures de MétéoSuisse. Les mesures de températures homogénéisées y sont exploitables à partir de 1959 (températures moyennes) ou 1965 (températures minimales et maximales). En analyse climatique, il est utile de comparer les données de températures actuelles à celles d’une période de référence de 30 ans. Pour chaque indicateur sélectionné, lorsque des données sont exploitables dès 1959, une comparaison est effectuée entre les mesures actuelles et celles de la période de référence 1961-1990.

Diagnostic

La température annuelle moyenne a augmenté de 1 à 2 °C entre 1991 et 2023 par rapport à la période de référence 1961-1990.
Parallèlement, la fréquence des jours d’été (≥ 25 °C) et des jours tropicaux (≥ 30 °C) s’est accrue, traduisant une intensification des épisodes de chaleur. En contraste, le nombre de jours d’hiver avec des températures maximales inférieures à 0 °C est en diminution
Le nombre de jours de pluie (≥ 1 mm) présente une diminution, tandis que le nombre maximal de jours secs consécutifs ne révèle pas de tendance nette

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Mobilité

D’un point de vue du bilan carbone, la mobilité recouvre les émissions induites par les Fribourgeois-e-s sur le territoire cantonal et hors du canton. Elle comprend le transport, sur le territoire cantonal, de personnes et de marchandises non lié à l’activité des industries. Il s’agit du transport individuel routier, des utilitaires et des poids-lourds. Les émissions proviennent de la combustion de carburants fossiles (essence, diesel et kérosène).

Cela correspond à environ 14 % des émissions totales de GES du canton (émissions directes induites dans le canton et émissions indirectes générées à l’extérieur du canton), soit 0,5 Mio t éq.-CO₂. Ce secteur est responsable de la majorité des émissions directes induites sur le territoire fribourgeois (environ 31 % des émissions directes).

Diagnostic

Une réduction de la distance journalière parcourue entre les années 2015 et 2021 est constatée, en conséquence notamment de la hausse du taux de télétravail impliquée par la crise sanitaire de 2020. Cependant, la part du transport individuel motorisé dans les déplacements de la population fribourgeoise est supérieure à celle mesurée au niveau suisse.
Même s’il existe une tendance à la baisse, l’évolution du parc automobile doit être mise en perspective avec l’objectif que s’était fixé la Confédération pour 2020 (95gr CO₂/km) qui n’est toujours pas atteint.
Le nombre de véhicules immatriculés pour 1000 habitants est à la hausse sur la période d’observation.

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Energie

Les émissions induites par la consommation d’énergie et par les bâtiments représentent environ 14 % des émissions totales du bilan carbone du canton de Fribourg. Cela regroupe les émissions liées aux bâtiments : avec 0,4 Mio t éq.-CO₂ , c’est-à-dire 24 % des émissions directes du canton. À l’intérieur de ce secteur, ce sont les usages résidentiels utilisant des énergies fossiles, principalement le mazout, qui sont responsables de la plus grande part des émissions.

Diagnostic

L’augmentation de l’utilisation du bois est essentiellement liée à l’utilisation de la ressource bois dans les chauffages à distance ou sur des sites industriels.
L’évolution de la production d’électricité injectée dans le réseau est soutenue mais devra encore augmenter grâce à de nouvelles mesures définies dans la stratégie photovoltaïque cantonale qui fixe d’ailleurs des objectifs ambitieux de production de 600 GWh en 2035 (soit 3,3 fois plus qu’actuellement) et de 1300 GWh d’ici à 2050 (soit 7 fois plus qu’actuellement).
L’évolution de la source d'énergie principale du chauffage des bâtiments à usage d’habitation est positive ces dernières années. Il faut toutefois souligner que même si l’atteinte de l’objectif de zéro émission nette pour le secteur des bâtiments en 2050 selon la loi fédérale sur le climat et l’innovation (LCl) semble être réalisable, les efforts dans ce secteur doivent être maintenus voir intensifiés.

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Agriculture

Les émissions des catégories liées aux activités du secteur agricole représentent environ 33 % des GES émis directement sur le territoire cantonal. Ces dernières proviennent principalement du bétail, du fumier/lisier et de la gestion des sols agricoles. Les émissions par habitant liées à l’agriculture sont plus de deux fois plus importantes pour le canton de Fribourg que pour la moyenne suisse. Cela est dû à l’importance du secteur agricole pour le canton par rapport à la moyenne suisse.

Diagnostic

La taille du cheptel par habitant reste supérieure à la moyenne nationale dû à l’importance économique du secteur agricole pour le canton (canton « exportateur »). Il est toutefois intéressant de constater une tendance à la baisse, qui si elle s’avère pérenne, contribuera de manière non négligeable à l’atteinte des objectifs climatiques.
Concernant l’évolution de la surface agricole utile, les prairies ayant une capacité de séquestration bien supérieure aux autres types de surface, une stagnation voire une augmentation de la proportion de prairies est souhaitée.

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Biodiversité

La biodiversité est fortement mise sous pression par divers facteurs d’ordre socio-économique, tels que l’urbanisation croissante, le mitage du territoire ou l’accroissement du nombre de visiteurs dans les zones naturelles. Du fait qu’ils entraînent une modification des milieux naturels, les changements climatiques – et particulièrement l’augmentation de la température moyenne, l’accentuation des fortes chaleurs et des sécheresses – représentent une menace de plus pour la biodiversité et surtout pour les milieux humides (par exemple les milieux aquatiques, les marais ou les zones alluviales). Par ailleurs, l’augmentation de la température permet à des organismes nuisibles et des espèces non indigènes de s’installer dans nos régions. Ces derniers peuvent concurrencer des espèces locales et importer de nouvelles maladies, ce qui génère des changements importants pour la faune et la flore locales déjà menacées.

Diagnostic

La tendance à la hausse de la superficie des espaces naturels ces 10 dernières années est positive quoique nettement insuffisante à l’atteinte de l’objectif d’Aichi n° 11 du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011–2020 de la Convention sur la diversité biologique (CBD) qui prévoit la conservation d’au moins 17% des zones terrestres au niveau mondial.
Bien que la diversité des espèces végétales dans le canton soit inférieure à celle de la Suisse, on observe une tendance permettant de rattraper que le déclin des dernières années. L’objectif étant de à minima maintenir le taux de diversité mais idéalement de le faire augmenter.