Le Canton de Fribourg présente sa planification de l’infrastructure écologique

Les efforts réalisés depuis plus de 30 ans dans le domaine de la protection de la nature et du paysage ont permis de freiner la perte de la biodiversité mais pas d’inverser la tendance. Pour atteindre une biodiversité fonctionnelle et résiliente sur l’ensemble du territoire cantonal, une planification d’ordre supérieur est nécessaire : c’est l’objectif de la mise en place d’une infrastructure écologique (IE). 

Le principe est de mettre à disposition de la biodiversité des surfaces suffisantes et réparties sur l’ensemble sur territoire afin de que celle-ci puisse être fonctionnelle. La mise en œuvre de l’IE, prévue par étapes et sur le long terme, suit en principe les trois grands axes suivants : 

• Préserver l’existant : protéger ce qui doit l’être par l’utilisation des processus actuels ;
• Améliorer et entretenir les milieux : améliorer la qualité écologique de surfaces existantes par des mesures ciblées ;
• Compléter les surfaces : combler les lacunes restantes par la désignation de nouveaux éléments et créer de nouveaux milieux.

La planification de l’IE dans le canton de Fribourg répond à une obligation de la Confédération donnée dans le cadre de la convention-programme nature 2020-2024 et fait partie des objectifs principaux de la Stratégie cantonale biodiversité adoptée par le Grand Conseil en 2023. Elle a été élaborée en suivant le guide de travail de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) avec le concours d’un comité de pilotage et d’un comité de projet internes à l’Etat. Des ateliers de travail avec des représentant-e-s externes des principales politiques sectorielles concernées (forêt, agriculture et milieu bâti) ont également été organisés. Finalement, une consultation interne à l’Etat a été menée.   

Une étude de base au sens de la loi sur l’aménagement du territoire

Le rapport présenté décrit les phases de planification et les résultats obtenus pour le canton de Fribourg. Il donne des pistes concrètes pour mettre en œuvre l’IE, tout en tenant compte des conflits d’intérêts liés à l’utilisation du territoire. Ce rapport, qui est une exigence de l’OFEV et doit lui être remis pour prise de position, représente une étude de base au sens de la loi sur l’aménagement du territoire. Il servira de point de départ pour l’intégration de l’IE au plan directeur cantonal. Cette planification constitue donc une première étape.

Le rapport fait état des surfaces existantes ainsi que des surfaces supplémentaires potentielles qui devraient bénéficier de mesures de promotion de la biodiversité. Ainsi les 17.3% de surfaces du canton disposant actuellement d’un statut de protection (biotopes, surfaces de promotion de la biodiversité, revitalisations des cours d’eau, espace réservé aux eaux, corridors à faune,…) doivent être complétés avec 11.5% de surfaces supplémentaires, dont l’emplacement exact, les objectifs et le statut de protection restent à définir. 

Les résultats et constatations de ce rapport montrent que le domaine forestier et le domaine agricole contribuent tous deux fortement à l’IE, non seulement par le biais des objectifs déjà définis mais également par les mesures existantes. La mise en œuvre de l’IE dans ces deux domaines visera essentiellement à valoriser et optimiser l’existant. Pour le milieu bâti, un effort considérable est à fournir, notamment pour trouver, voire rétablir un équilibre entre les différents domaines et garantir la fonctionnalité à long terme des milieux.

L’IE, en tant qu’outil de coordination, fournit des éléments de base et centralise les informations et enjeux liés à la biodiversité sur l’ensemble du territoire cantonal. La planification ainsi que la mise en œuvre de l’IE garantissent la cohérence des mesures en faveur de la biodiversité et du paysage aux diverses échelles (cantonale, régionale, communale et locale) et la prise en compte des intérêts de la biodiversité de manière précoce et coordonnée.