Figurant sur la Liste rouge des reptiles menacés de Suisse, la cistude d’Europe (Emys orbicularis) est l’une des espèces de vertébrés les plus vulnérables. La conservation de cette espèce est considérée par la Confédération comme hautement prioritaire. La destruction massive de ses milieux naturels ainsi que les captures directes ont fortement contribué à la disparition de sa population. Depuis les années 2010, des cistudes ont été réintroduites à plusieurs reprises dans les cantons de Genève et de Neuchâtel. La coordination du projet est assurée par un comité de pilotage (COPIL) composé de représentants de la Confédération, des cantons, du Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles en Suisse (KARCH), de l'association SwissEmys, du Centre Emys ainsi que des institutions zoologiques du Parc zoologique de Berne et du Papiliorama.
Dans le but de contribuer à préserver l’espèce, l’Etat de Fribourg lance un projet de renforcement de la cistude, en collaboration avec le canton de Vaud, le COPIL et l’Association de la Grande Cariçaie. Le premier relâcher de près de 60 individus, dont des juvéniles, a eu lieu ce vendredi dans la réserve naturelle de Cheyres, en présence du conseiller d’Etat Didier Castella. Très vaste, ce site offre un milieu naturel particulièrement favorable à cet animal habitant les zones humides, également indispensables à la survie de nombreuses autres espèces.
Un relâcher de cistudes aura ensuite lieu chaque année, toujours sur le même site, jusqu’en 2028. Munis d’un traceur GPS, dix individus relâchés feront l’objet d’un suivi scientifique durant une année réalisé dans le cadre d’un travail de master pour l’Université de Neuchâtel. Les connaissances acquises permettront ainsi de contribuer à la conservation de l’espèce. Ce projet dispose d’un financement au total de 48'000 francs.
Garantir la sécurité des cistudes
La zone définie pour le projet de renforcement est non-accessible au public afin de laisser la tranquillité nécessaire aux cistudes pour pouvoir s’épanouir et se reproduire. Il est par ailleurs important de rappeler qu’il est strictement interdit de procéder à des lâchers sauvages de tortues ou de tout autre animal de provenances diverses, leur présence dans la nature pouvant être dramatique pour la survie des populations indigènes.