Le 1er juillet 2024, vers 04h25, 71 activistes antispécistes, membres du collectif « 269 libération animale », pour la plupart masqués, vêtus de noir ou portant un capuchon, avaient été déposés devant l’entreprise MICARNA SA, à Courtepin. Plusieurs activistes étaient montés sur le toit afin d’allumer des fumigènes et de scander des slogans contre le spécisme et l’exploitation animale tandis que d’autres avaient pénétré dans l’abattoir. Ils avaient ensuite bloqué l’abattoir, libéré des poulets, empêché l’équipe d’intervention en cas d’épizootie de ramasser les poulets errant dans l’entreprise voire retenu les animaux dans leurs bras. Certains s’étaient enchaînés aux machines de l’entreprise. Finalement, les activistes avaient refusé de quitter les lieux malgré les demandes de la police.
Des plaintes pénales ont été déposées par le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires et MICARNA SA. Cette dernière a chiffré les dommages et le manque à gagner en raison de ces faits à plus de CHF 900'000.00.
L’enquête a révélé que la quasi-totalité des activistes étaient des ressortissants étrangers, domiciliés essentiellement en Allemagne, en Italie et en France, et qui étaient venus en Suisse pour réaliser cette action.
Le 27 novembre 2025, le Ministère public a sanctionné les 71 activistes par ordonnance pénale. A de rares exceptions, il les a reconnus coupables de dommages à la propriété, de contrainte, de violation de domicile, de violence ou menace contre les autorités et les fonctionnaires, de délit contre la loi fédérale sur la protection des animaux, de délit contre la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration (entrée illégale) et de contravention à la loi d’application du code pénal, et il leur a infligé des peines pécuniaires de l’ordre de 60 jours-amende avec sursis et complétés d’une amende. Quant à MICARNA SA, ses prétentions civiles excédaient les compétences du Ministère public, partant la société a été renvoyée à faire valoir ses droits devant le juge civil.
A ce jour, les ordonnances pénales rendue le 27 novembre 2025 ne sont pas encore définitives et elles peuvent faire l’objet d’oppositions.
Catherine ChristinazProcureure