Conseils pour prévenir les piqûres de tiques
En raison du changement climatique, les maladies transmises par les tiques peuvent survenir toute l’année. La période la plus à risque débute en principe en mars et se termine en novembre. Les tiques vivent principalement dans des endroits moyennement humides. On pense spontanément aux sous-bois et à la campagne, mais elles sévissent aussi en ville, dans les espaces végétalisés et les jardins privés. On les trouve jusqu’à 2000 m d’altitude. L’ensemble de la Suisse, à l’exception du canton du Tessin, est considérée comme zone à risque. Le canton de Genève a intégré les cantons à risque depuis 2024.
Le risque d’exposition est lié à l’activité professionnelle (agriculture, foresterie, etc.) et aux loisirs pratiqués en plein air. Pour ne pas se faire piquer, il est conseillé d’appliquer un produit répulsif et de porter des vêtements couvrants, de couleur claire pour les repérer et des chaussures fermées. Enfiler les bas de pantalon dans les chaussettes évite que les tiques ne puissent remonter à l’intérieur des vêtements. Il est aussi recommandé de couvrir la tête des enfants qui sont plus à risque en raison de leur taille et de rester sur des sentiers tracés.
Enlever une tique rapidement réduit le risque de transmission de maladies
De retour à la maison, il est conseillé d’examiner les habits et la peau, ainsi que le cuir chevelu surtout chez les enfants et les animaux présents lors de la sortie. Si la tique est enlevée dans les 48 heures, le risque de transmission de maladies est faible. Pour l’enlever il suffit d’utiliser une pincette, une pince ou carte à tique, et de saisir la tique le plus près de la peau et de tirer fortement. Si une partie de la tête reste accrochée, il n’est pas nécessaire d’insister, car elle tombera toute seule. Il faut désinfecter après avoir enlevé la tique, pas avant.
Borréliose et encéphalite à tiques
En Suisse, les principales maladies infectieuses transmises par les tiques sont la borréliose et l’encéphalite à tiques, ou méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE). Les autres maladies, telle que la tularémie, sont plus rares en Suisse.
La borréliose (maladie de Lyme) est une infection provoquée par des bactéries. L’Office fédéral de la santé publique estime qu’en Suisse, 10 000 personnes contractent chaque année une borréliose. Lorsqu’une personne est infectée, plusieurs organes peuvent être touchés, comme la peau, les articulations, le système nerveux ou le cœur. Le premier symptôme de la maladie peut être une rougeur locale à l’endroit de la piqûre, c’est pourquoi on recommande de surveiller durant 1 mois si une rougeur centrée sur la piqûre apparait. Dans ce cas, la personne doit consulter son médecin traitant. La borréliose est traitée par des antibiotiques. Si elle passe inaperçue ou est insuffisamment traitée, elle peut occasionner des infirmités permanentes. Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie. La prévention reste le seul moyen de s’en protéger.
L’encéphalite à tiques (MEVE) est due au virus MEVE. L’infection passe souvent inaperçue. La maladie évolue généralement en deux phases. Des symptômes grippaux sont suivis par des troubles neurologiques (maux de tête, sensibilité à la lumière, vertiges, troubles de la concentration et de la marche). Dans de rares cas, des paralysies des bras, des jambes ou des nerfs du visage peuvent survenir et entraîner une invalidité durable. Lorsqu’elle s’accompagne de troubles neurologiques, la maladie est mortelle dans environ 1% des cas.
Le nombre de cas d’encéphalite à tiques déclarés en Suisse en 2024 était de 467, dont 17 dans le canton de Fribourg.
La vaccination protège contre l’encéphalite à tiques
S’il n’existe aucun traitement contre l’encéphalite à tiques, il existe un moyen de s’en prémunir : la vaccination. Cette dernière est actuellement recommandée à toutes les personnes qui habitent ou séjournent temporairement dans toute la Suisse (sauf au Tessin) et qui sont à risque d’être exposées aux tiques lors de leurs activités professionnelles ou de loisirs. La vaccination est recommandée généralement dès l’âge de 3 ans. Elle est remboursée par l’assurance obligatoire des soins (sous réserve de la franchise et de la quote-part). La vaccination est possible chez le médecin traitant et dans la plupart des pharmacies du canton de Fribourg pour les personnes d’au moins 16 ans en bonne santé (voir la liste des pharmacies du canton de Fribourg où il est possible de se faire vacciner).