Le vieillissement de la population fribourgeoise exige de revoir l’organisation de la prise en charge des soins d’ici à 2030

En 2030, le canton de Fribourg comptera près de 75 000 personnes de plus de 65 ans et plus de 3800 personnes de plus de 90 ans. Ce sont respectivement des augmentations de 30 et de 66% par rapport à aujourd’hui. Cette évolution démographique exige de repenser l’organisation des soins pour les personnes âgées, ce d’autant plus que les projections prévoient des augmentations encore plus conséquentes entre 2030 et 2050, soit 4 fois plus de nonagénaires et 2 fois plus de personnes de plus de 65 ans. 

Le rapport de planification des soins de longue durée, présenté par la Direction de la santé et des affaires sociales et mis en consultation durant 3 mois, repose notamment sur ces données. Il a été élaboré avec le concours d’un groupe d’accompagnement dont les représentant-e-s font partie des acteurs et actrices principaux du terrain, sous l’égide du Service de la prévoyance sociale. 

Glissement vers les soins à domicile

Le constat est clair : d’ici 2030, au vu du vieillissement de la population, de la pénurie de personnel soignant et du manque d’infrastructures adaptées, il faut trouver une autre manière de prendre en charge les personnes concernées. Il s’agit ainsi de prévoir un développement des soins à domicile et d’une prise en charge en EMS seulement pour les situations les plus lourdes. 

Même avec un tel changement de paradigme, le nombre de lits EMS doit être adapté annuellement avec 114 lits supplémentaires (en tout 3585 lits en 2030). Les heures de soins à domicile augmenteront elles de 35 000 heures/an pour atteindre plus de 944 000 heures en 2030. Ainsi, une partie des personnes nécessitant des soins légers à modérés, actuellement prises en charge en EMS, pourront progressivement être prises en charge à domicile. Les soins LAMal à domicile devraient ainsi augmenter de 50% d’ici à 2030. Cette réorganisation suppose également le développement d’autres prestations. Les foyers de jour notamment, actuellement sous-utilisés, rempliront un rôle plus important. En termes de ressources humaines (personnel soignant), le domaine EMS et les soins à domicile devront engager respectivement 135 EPT/an et 33 EPT/an. 

L’augmentation des coûts entre 2026 et 2030 pour le coût résiduel des soins, les subventions à l’accompagnement versées par le Service de la prévoyance sociale SPS et le Service de la santé publique SSP est évaluée à environ 60 millions de francs, répartis entre le canton et les communes.  

Adaptation organisationnelle interne et création d’un Secteur des soins de longue durée

A partir du 1er mars prochain, les responsabilités et les tâches effectuées jusqu’alors par le SSP en matière de soins à domicile seront reprises par le SPS (secteur EMS). Ce changement permet la création d’un Secteur soins de longue durée.