Les agents et agentes de la force publique seront tous égaux devant la retraite. Mardi 29 novembre, le Conseil d'Etat a adopté une ordonnance qui fixe dès 2012 l'âge limite de la retraite à 60 ans pour les agents de la force publique. Cette décision se base sur la loi sur la caisse de prévoyance du personnel de l'Etat, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2012 et qui conserve la compétence du gouvernement de fixer un âge limite de la retraite différent suivant les catégories de personnel.

Les agents de police (gendarmerie et police de sûreté) bénéficient déjà de la retraite à 60 ans, en vertu d'un règlement ad hoc qui sera abrogé au 31 décembre 2011. La nouvelle ordonnance concernant les conditions de retraite des agents et des agentes de la force publique maintient donc leur statut, avec des modalités légèrement différentes. Par contre, la retraite à 60 ans constituera un nouvel acquis pour les agents de détention de la Prison centrale et des Etablissements de Bellechasse, ainsi que pour les gardes-faune, à compter du 1er janvier 2012.

Désormais, les agents et agentes de la force publique partiront obligatoirement en retraite à l'âge de 60 ans. En revanche, ils pourront prendre une retraite volontaire entre 58 et 60 ans, aux mêmes conditions que l'ensemble du personnel de l'Etat. Quant aux agents de détention et gardes-faune qui ont déjà plus de 60 ans maintenant, une disposition transitoire leur permettra de rester en poste jusqu'au 30 juin 2012.

Cette décision, qui harmonise la pratique fribourgeoise avec celle en vigueur dans les autres cantons latins, est d'abord motivée par des impératifs de sécurité publique. Pour maintenir l'ordre et faire respecter la loi, l'Etat-employeur doit disposer d'agents de la force publique qui puissent assumer leur mission sans danger pour eux-mêmes, pour les personnes qu'ils contrôlent et pour la population en général. Ce doit notamment être le cas lorsqu'ils doivent appliquer des mesures de contrainte en situation d'intervention, au besoin avec l'engagement d'une arme.

Le Conseil d'Etat a également tenu compte de la dangerosité du travail desdits agents, confrontés régulièrement à des situations conflictuelles et à des personnes agressives et violentes. De fait, les agressions envers des policiers sont en nette hausse depuis des années, tandis que le maintien de la sécurité dans les établissements pénitentiaires devient toujours plus difficile en raison de l'évolution de la population carcérale.